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Jean-Joseph Girouard : artiste familial

Du 22 mai au 6 novembre 2023, l’historien Jonathan Lemire, commissaire de l’exposition Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), vous propose à chaque semaine une chronique dans laquelle il explore plus en détail un aspect de la vie, de la carrière ou de l’œuvre du notaire et député patriote Jean-Joseph Girouard. 

Tout au long de sa vie, le notaire patriote et talentueux portraitiste Jean-Joseph Girouard ne réalise pas seulement des portraits de patriotes. Il dessine aussi plusieurs portraits des membres de sa famille (proche et éloignée).

Établit à Saint-Benoît, il est élu dans la circonscription des Deux-Montagnes le 20 décembre 1831. Conséquemment, Girouard voyage continuellement jusqu’à Québec où se trouve la Chambre d’assemblée du Bas-Canada où il siège, à l’aube des troubles, aux côtés du marchand de Saint-Eustache, l’écossais William Henry Scott, avec qui il partage la députation du comté.

Dans ses temps libres, il tire les portraits de ses pairs, mais rares sont ceux qui nous sont parvenus de nos jours. Néanmoins, c’est vraisemblablement durant ses quelques heures de repos entre Saint-Benoît et Québec que Girouard en profite pour dessiner les portraits de quelques membres de sa famille, essentiellement de son côté maternel, les Baillairgé.

Photo tirée d’un portrait de Louis de Gonzague Baillairgé, vers 1830. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Fonds J. E. Livernois Ltée, P562, S2 D1, P51.)

Durant l’année 1835, c’est environ une dizaine de portraits qui sont réalisés par le notaire et député des Deux-Montagnes. Ces quelques portraits des Baillairgé furent d’abord en possession de l’avocat Louis de Gonzague Baillairgé (1808-1896), avocat, homme d’affaires et philanthrope, cousin germain de Girouard. Fils de Pierre-Florent Baillairgé et de Marie-Louise Cureux dit Saint-Germain, ce dernier fait ses études au Petit Séminaire de Québec (1822-1830). Il apprend le droit sous la tutelle de Philippe Panet, puis sous celle de René-Édouard Caron. Il reçoit sa commission d’avocat en 1834 et est admis au barreau l’année suivante.

Portrait de Thomas Baillairgé (1791-1859), réalisé par Jean-Joseph Girouard. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), P1000, S4, D83, PB7, portrait de Thomas Baillairgé.)

Parmi ces profils familiaux, on retrouve Marie-Louise Cureux de Saint-Germain, Marie-Anne Baillairgé, mère de Girouard, Marie-Félicité Baillairgé, Jean-François-Xavier Baillairgé, Pierre-Théophile-Ferdinand Baillairgé, Marie-Agathe Baillairgé, Louis de Gonzague Baillairgé, Marie-Louise Lamédèque dit Félix, première épouse de Girouard, Thomas Baillairgé, son cousin, Charlotte Janvrin-Morsley et Jean-Joseph Girouard, alors écolier.

De nos jours, ces portraits familiaux réalisés par Girouard sont notamment conservés aux archives nationales du Québec et au Musée national des beaux-arts du Québec.

Autoportrait de Jean-Joseph Girouard, à l’âge de 14 ans. (BAnQ, P1, S7, P2, Collection Lionel Audet-Lapointe, portrait de Jean-Joseph Girouard, 1 photographie vers 1930, négatif noir et blanc sur pellicule, original créé en 1814.)
Photographie d’un portrait de Charlotte Janvrin-Morsley, par Jean-Joseph Girouard. (Musée national des beaux-arts du Québec, épreuve à l’albumine argentine entre 1850 et 1895, numéro d’inventaire CE.1975.03.)

Par ailleurs, parmi les portraits de patriotes qui furent réalisés par Girouard derrière les barreaux de la « prison neuve » de Montréal en 1838, on retrouve aussi quelques autres individus liés à sa parenté. Pensons entre autres à ses beaux-frères Ignace et Jean-Baptiste Dumouchel, respectivement marchands à Rigaud et à Saint-Benoît, ainsi qu’à son beau-père Joseph-Amable Berthelot (père), notaire de Saint-Eustache, et Joseph-Amable Berthelot (fils), avocat au même endroit.

Photographie d’un portrait de Pierre-Théophile-Ferdinand Baillairgé, par Jean-Joseph Girouard. (Musée national des beaux-arts du Québec, épreuve à l’albumine argentine entre 1850 et 1895, numéro d’inventaire CE.1975.02.)

Pour en savoir plus sur l’art familial de Jean-Joseph Girouard, visitez l’exposition temporaire Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), présentée à l’Espace muséal du manoir Globensky du 18 mai au 12 novembre 2023.

Qui a écrit cet article?

Historien, auteur, généalogiste et conférencier spécialisé dans l’histoire du Québec au 19e siècle, particulièrement sur les rébellions de 1837-1838 dans le comté des Deux-Montagnes, Jonathan Lemire est diplômé en histoire à l’Université de Montréal (2001). 

Il est depuis plusieurs années chercheur et commissaire sur plusieurs expositions permanentes et temporaires en lien avec l’histoire insurrectionnelle. Il est l’auteur de cinq ouvrages : Jacques Labrie. Écrits et correspondance (Septentrion, 2009), Portraits de patriotes, 1837-1838 – Œuvres de Jean-Joseph Girouard (VLB éditeur, 2012), L’église de Saint-Eustache : une histoire mythique, patriotique et symphonique (Ville de Saint-Eustache, 2013), Ludger Duvernay, Lettres d’exil, 1837-1842 (VLB éditeur, 2015), L’OSM en concert à l’église de Saint-Eustache. 235 ans d’histoire et l’avenir devant nous (Fondation église historique de Saint-Eustache, 2018). 

Pour son implication et ses nombreux travaux en histoire, il fut honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale en 2013. Il est finalement commissaire, coordonnateur, chercheur et rédacteur dans le cadre de l’exposition temporaire Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), réalisée par la Maison nationale des patriotes et présentée à l’Espace muséal du manoir Globensky du 18 mai au 12 novembre 2023.

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