Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Les Baillairgé : les origines artistiques de Jean-Joseph Girouard

Du 22 mai au 6 novembre 2023, l’historien Jonathan Lemire, commissaire de l’exposition Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), vous propose à chaque semaine une chronique dans laquelle il explore plus en détail un aspect de la vie, de la carrière ou de l’œuvre du notaire et député patriote Jean-Joseph Girouard. 

Le notaire et leader patriote de Saint-Benoît Jean-Joseph Girouard fut un artiste accompli. Curieux et assoiffé de culture, il était un bibliophile et un mélomane sans pareil. Grand consommateur d’art, il était un « spécimen » rare pour l’époque. Son immense talent de portraitiste lui a visiblement été transmis par la famille Baillairgé, du côté de sa mère. Depuis cinq générations, cette famille d’artistes a littéralement marqué l’histoire québécoise et canadienne.

Les Baillairgé, dont les origines lointaines remontent en Acadie au début du XVIIe siècle, représentent une longue tradition artistique. D’abord, le grand-père maternel de Girouard, Jean Baillairgé (1726-1805), était un maître charpentier au talent largement reconnu, mais aussi un grand sculpteur, menuisier et architecte. Quantité de documents attestent des compétences artistiques de Jean Baillairgé.

Tête d’homme, par François Baillairgé. (Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, Sanguine sur papier 1778-1781, numéro d’inventaire 1969.671.)

Soulignons aussi l’influence de François Baillairgé (1759-1830) qui était l’oncle de Girouard. Ce dernier était un peintre talentueux, un sculpteur, un architecte, mais aussi un fonctionnaire. Surpassant son père (Jean Baillairgé) principalement dans les sculptures ornementales, il se rend notamment parfaire ses connaissance à l’Académie royale des peinture et de sculpture de Paris (1778-1781). Il excelle par ailleurs dans la conception et l’exécution d’ouvrages richement ciselés dans une veine classique, destinés à l’intérieur des églises.

Le christ mort, par François Baillairgé. (Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, Bois doré vers 1815, numéro d’inventaire 1954.86.)

Girouard est aussi proche de son cousin Thomas Baillairgé (1791-1859), fils de François Baillairgé et petit-fils de Jean Baillairgé qui est peintre, architecte et aussi sculpteur accompli. Ce concepteur d’églises formé dans l’atelier de Louis Quévillon à Saint-Vincent-de-Paul (île Jésus), assurément le plus éminent au Canada français à l’époque, aura une influence indéniable sur l’architecture religieuse durant près d’un siècle. du texte

Portrait de Thomas Baillairgé (1791-1859), réalisé par Jean-Joseph Girouard. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), P1000, S4, D83, PB7, portrait de Thomas Baillairgé.)

Enfin, mentionnons Charles Baillairgé (1826-1906) qui est un architecte, un ingénieur civil, un arpenteur, un mathématicien, un inventeur et un auteur. Rompant avec le classicisme de ses prédécesseurs, il devient un concepteur éclectique, s’imprégnant des progrès technologiques de l’époque et des différents styles artistiques émergeants. On lui doit entre autres la conception du parlement fédéral, la prison des Plaines d’Abraham, la Terrasse Dufferin et l’édifice principal de l’Université Laval.

À la suite du décès de son père (1800), le jeune Jean-Joseph réside avec sa mère au sein de la famille Baillairgé entre 1806 et 1811. C’est vraisemblablement à cette époque qu’émergent en lui les premiers balbutiements de son intérêt pour le dessin. Girouard lui-même se souvient avoir côtoyer ses oncles François et Pierre-Florent Baillairgé. Il s’initie finalement à l’art du dessin, à l’architecture et à la sculpture auprès de son cousin Thomas Baillairgé, mentionné ci-haut.

Plan du décor pour le sanctuaire de l’église de Baie-Saint-Paul, par Thomas Baillairgé. (Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, Encre et lavis sur papier, 1818, numéro d’inventaire 1971.07.)

Vous voulez en savoir davantage sur les Baillairgé? Visitez l’exposition temporaire Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), présentée à l’Espace muséal du manoir Globensky du 18 mai au 12 novembre 2023.

Qui a écrit cet article?

Historien, auteur, généalogiste et conférencier spécialisé dans l’histoire du Québec au 19e siècle, particulièrement sur les rébellions de 1837-1838 dans le comté des Deux-Montagnes, Jonathan Lemire est diplômé en histoire à l’Université de Montréal (2001). 

Il est depuis plusieurs années chercheur et commissaire sur plusieurs expositions permanentes et temporaires en lien avec l’histoire insurrectionnelle. Il est l’auteur de cinq ouvrages : Jacques Labrie. Écrits et correspondance (Septentrion, 2009), Portraits de patriotes, 1837-1838 – Œuvres de Jean-Joseph Girouard (VLB éditeur, 2012), L’église de Saint-Eustache : une histoire mythique, patriotique et symphonique (Ville de Saint-Eustache, 2013), Ludger Duvernay, Lettres d’exil, 1837-1842 (VLB éditeur, 2015), L’OSM en concert à l’église de Saint-Eustache. 235 ans d’histoire et l’avenir devant nous (Fondation église historique de Saint-Eustache, 2018). 

Pour son implication et ses nombreux travaux en histoire, il fut honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale en 2013. Il est finalement commissaire, coordonnateur, chercheur et rédacteur dans le cadre de l’exposition temporaire Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste (1794-1855), réalisée par la Maison nationale des patriotes et présentée à l’Espace muséal du manoir Globensky du 18 mai au 12 novembre 2023.

Ajouter un commentaire

RÉSERVATION ET INFORMATION

Vous désirez organiser une sortie, planifier une activité de groupe ou tout simplement découvrir le Vieux-Saint-Eustache et son patrimoine.

Offres d'emploi À props Préparez votre visite Foire aux questions Nous trouver

ABONNEZ-VOUS À L'INFOLETTRE

Aller au contenu principal